Françoise Petitdemange - Michel J. Cuny
1
Et si l'amour n'était pas que des chansons ?
Brassens, Brel, Ferré
Trois voix pour chanter l'amour
Georges Brassens, le Troubadour
Jacques Brel, le Chanteur
Léo Ferré, le Poète
Présentation
par Michel J. Cuny et Françoise Petitdemange
de leur ouvrage
En cours de construction...
La folie et la raison
L'ancêtre de l'être humain
L'ancêtre très lointain de l'être humain
serait une sorte de musaraigne.
[...].
Pour l'être humain, comme pour l'enfant,
la pensée, la parole et l'action
se sont sans doute manifestées
à partir du moment où il s'est tenu debout
et où sa figure (sa silhouette) a pris forme humaine.
[...].
Raison et déraison
Qui dit folie dit raison qui dit raison dit déraison.
[...].
L'être humain est un animal raisonnable.
C'est un animal qui parle.
Mais il ne parle pas toujours selon la raison.
[...].
Le fou qui enchante
Jusqu'à la fin du Moyen Age,
le fou est considéré comme un être un peu surnaturel
et comme le détenteur d'un savoir
[...].
La société qui déchante
De 1656, date du décret concernant
la création de l'Hôpital général de Paris,
à la réorganisation de l'Hôpital de Bicêtre
par Philippe Pinel à partir de 1793,
(juste à l'époque de la Révolution),
les portes des asiles se referment sur les fous et folles.
[...].
Voici la folie rejetée de la société: les aliéné(e)s
sont considéré(e)s comme des bêtes sauvages
et traité(e)s comme telles : pieds et poings liés.
D'où, sans doute, l'expression : fous à lier.
[...]
Le monologue de la raison sur la folie
Après la Révolution, les fous et folles sont libéré(e)s
de leurs chaînes.
Se met en place la psychiatrie : [...].
"Sous la douche, certains aliénés rétractent leurs paroles
comme on rétracte un mensonge".
Mais, par ce rejet de la folie et de son discours "insensé",
la raison, qui croit triompher, révèle ses propres limites.
[...]
Retrouver la raison perdue
Quelques pistes de réflexion
2
Dans le cadre d'un café-philo à Romans,
chaque intervenant(e)
pouvait, à tour de rôle,choisir un sujet à débattre.
Pour leur part,
Michel J. Cuny avait choisi le thème de
"l'érotisme" (non retrouvé à ce jour),
Françoise Petitdemange, le thème de
"La folie".
Or, en travaillant sur le sujet,
il était évident qu'il n'était pas possible
de parler de folie sans raison.
(Cf. Plan et développement partiel
de l'intervention ci-dessous).
La folie et la raison
L'ancêtre de l'être humain
L'ancêtre très lointain de l'être humain
serait une sorte de musaraigne.
[...].
Pour l'être humain comme pour l'enfant,
la pensée, la parole et l'action se sont sans doute manifestées
à partir du moment où il s'est tenu debout
et où sa figure (sa silhouette) a pris forme humaine.
[...].
Raison et déraison
Qui dit folie dit raison qui dit raison dit déraison.
[...].
L'être humain est un animal raisonnable.
C'est un animal qui parle.
Mais il ne parle pas toujours selon la raison.
[...].
Le fou qui enchante
Jusqu'à la fin du Moyen Age,
le fou est considéré comme un être un peu surnaturel
et comme le détenteur d'un savoir
[...].
La société qui déchante
De 1656, date du décret concernant
la création de l'Hôpital général de Paris,
à la réorganisation de l'Hôpital de Bicêtre
par Philippe Pinel à partir de 1793 (juste à l'époque de la Révolution),
les portes des asiles se referment sur les fous et folles.
Voici la rupture consommée entre la folie et la raison.
Voici la folie rejetée de la société : les aliéné(e)s sont considéré(e)s
comme des bêtes sauvages et traité(e)s comme telles :
pieds et poings liés.
D'où, sans doute, l'expression : fous à lier.
[...].
Le monologue de la raison sur la folie
Après la Révolution,
les fous et folles sont libéré(e)s de leurs chaînes.
Se met en place la psychiatrie : les spécialistes de la folie
vont s'interroger sur les causes de l'aliénation mentale
[...].
"Sous la douche, certains aliénés rétractent leurs paroles
comme on rétracte un mensonge".
Mais, par ce rejet de la folie et de son discours "insensé",
la raison, qui croit triompher, révèle ses propres limites.
Et... la folie devient juge de la raison qui croyait la juger.
Retrouver la raison perdue
Sigmund Freud partira de l'hypnose
pour arriver à la méthode psychanalytique.
[...].
Jacques Lacan, continuateur de Freud,
poursuivra le travail sur le discours, la langue, le langage.
[...].
Voici quelques pistes de réflexion
Le fou, la folle est, pour la société, un élément dangereux,
perturbateur, étrange, déséquilibré et déséquilibrant,
déstabilisant...
Sa conscience, bonne ou mauvaise, est en vacances.
Il - elle lève les interdits et ouvre la voie à une pensée neuve
(Cf. créateurs, créatrices)
Le fou, la folle, n'est-il - n'est-elle pas
celui - celle qui ne marche jamais droit
mais toujours en diagonale (Cf. Jeu d'échecs).
[...].
La société, ne sécrète-t-elle pas l'aliénation,
sous toutes ses formes?
La folie, parce qu'elle s'inscrit
dans une biographie personnelle autant que dans l'histoire collective,
garde, malgré tout, son mystère et sa puissance de subversion.
Aussi, pouvons-nous encore aimer à perdre la raison.
Opéra "Lucia di Lamermoor" de Gaetano Donizetti,
"Air de la folie"
interprété par Maria Callas.
C'est de l'ordre du Beau.
L'histoire a lieu en Ecosse, aux environs de 1700.
Premier acte.
La première scène a lieu dans les jardins du château de Ravenswood,
Enrico, qui s'est approprié le château, pour en devenir le seigneur,
ainsi que les titres qui s'y rattachent,
confie, à Raimondo, son chapelain, à Normanno, le capitaine de la garde
et à d'autres membres de sa suite, sa hantise d'avoir vu réapparaître
Edgardo, l'héritier légitime de l'ancien propriétaire des lieux ;
par ailleurs, sa soeur, Lucia, refuse d'épouser l'homme qui le sauverait du déshonneur.
Normanno soupçonne Lucia et Edgardo de se rencontrer le matin secrètement ;
à cette nouvelle, Enrico laisse éclater sa colère contre Lucia.
La deuxième scène se passe près d'une fontaine, dans le parc.
Lors d'une rencontre à une heure inhabituelle,
Edgardo annonce à Lucia son départ pour le lendemain : il est envoyé en France pour y remplir une mission secrète.
Mais avant de partir, Edgardo voudrait offrir à Enrico son amitié
et lui demander la main de Lucia.
Lucia le dissuade de révéler leur amour à son frère,
Edgardo avoue alors à Lucia que, grâce à elle, la guerre éternelle
qu'il avait juré à Enrico s'éloigne mais qu'elle pourrait réapparaître.
Edgardo et Lucia,
se jurant fidélité et loyauté, échangent des anneaux afin de sceller leurs paroles.
Deuxième acte.
La première scène se situe à l'intérieur du château.
Enrico se trouve dans ses appartements où il attend sa soeur.
Il a fait intercepter une lettre d'Edgardo pour Lucia
et fabriquer une fausse lettre manifestant l'infidélité du bien-aimé.
L'homme qu'il voudrait voir Lucia épouser est Arturo, un noble influent,
seul à même de le conforter dans sa situation de propriétaire illégitime.
Enrico assure Lucia qu'il n'est plus en colère contre elle,
ce qui incite Lucia à lui révéler son amour pour Edgardo ;
à ce moment, il lui remet la fausse lettre ;
Lucia, abusée dans sa confiance, reproche à Edgardo son coeur infidèle.
Mais déjà, le futur époux, Arturo, arrive.
Enrico presse Lucia de se conduire en soeur loyale,
lui épargnant ainsi de mourir en traître.
La deuxième scène se passe dans la grande salle du château.
Arturo apparaît, au milieu des invités de la noce, tel un bienfaiteur.
Demandant à rencontrer sa future épouse,
Enrico le prévient que Lucia reste très attristée
après la mort récente de leur mère ;
quelque peu impatient, Arturo voudrait savoir si la rumeur
concernant Lucia et Edgardo a du vrai ;
Enrico s'en tient à une tristesse liée au deuil survenu dans la famille.
Lucia arrive enfin dans un état de total chagrin et effectue un mouvement de recul
à la présentation de celui qui doit devenir son époux ;
Enrico lui rappelle tout bas son devoir.
Au moment de la signature du contrat de mariage,
alors que Lucia, qui s'est approchée à grand-peine de la table,
vient juste d'ajouter, la mort dans l'âme et sous la contrainte, son paraphe
à celui d'Arturo,
un tumulte annonce l'arrivée intempestive de quelqu'un.
Edgardo, enveloppé dans une cape, fait irruption au milieu de la noce.
Plus morte que vive, Lucia s'évanouit;
Edgardo est entre la colère et l'amour;
Enrico se trouve tout à coup saisi par le remords.
Trahie par le ciel et la terre, Lucia, qui reprend conscience,
ne trouve plus de larmes pour pleurer,
et sombre dans un profond désespoir qui émeut jusqu'à son époux Arturo lui-même
et plonge toute la noce dans un désarroi général.
Enrico demande à Edgardo la raison pour laquelle il est venu au château,
se risquant ainsi imprudemment sur les terres de ses ennemis ;
Edgardo répond qu'il est venu chercher Lucia sa promise.
A la vue du contrat de mariage qui lui est tendu,
Edgardo demande à Lucia si la signature qui y est apposée est la sienne ;
Lucia, désemparée, ne pouvant que reconnaître la signature comme étant de sa main,
Edgardo lui rend l'anneau et demande son anneau en retour ;
Lucia, éperdue, veut s'expliquer mais Edgardo refuse de l'entendre
et maudit leur amour et la maison à laquelle elle appartient.
Enrico, Arturo et la noce enjoignent Edgardo de partir mais,
celui-ci, jetant son épée, demande la mort.
Lucia, sentant le désespoir l'envahir, demande à Dieu
de protéger Edgardo qui s'en va.
Troisième acte.
La première scène se passe dans la grande salle du château.
Les époux, Arturo et Lucia, s'étant retirés,
les invité(e)s de la noce, dames et chevaliers, chantent et dansent dans l'allégresse
tandis que pages et villageois constituent le fond de la fête.
Tout à coup, Raimondo intervient au milieu des réjouissances
et demande le silence.
Rassemblant la noce autour de lui, il raconte...
Un cri lui étant parvenu de la pièce où se trouvaient les nouveaux mariés,
il s'y est jeté précipitamment pour y découvrir
Arturo baignant dans son sang
et Lucia serrant un poignard contre son sein et réclamant son époux.
Manifestement, Lucia n'avait plus ses esprits.
L'horreur glace la noce.
Lucia apparaît, tel un fantôme, dans sa robe blanche,
les cheveux défaits, le regard fixe ;
le corps, qui est parcouru de mouvements convulsifs,
le sourire amer, qui déforme le visage de Lucia,
tout exprime la folie et annonce la mort.
Elle évoque Edgardo, la fontaine, leur mariage, leur bonheur.
Mais le moment où Edgardo l'a maudite lui revient à la mémoire ;
elle lui demande de ne pas l'abandonner.
La noce s'achevant dans les larmes et le sang,
les invité(e)s passent de l'effroi à la pitié
tandis qu'Enrico fait irruption dans la salle, près de couvrir sa soeur d'invectives,
mais, Raimondo l'incitant à constater l'état de Lucia,
il ne voit plus pour lui qu'un avenir fait de soucis, de peines et de remords.
Déjà, Lucia promet d'attendre Edgardo au Paradis où elle va prier pour lui.
La deuxième scène a lieu à proximité des tombes de Ravenswood.
Edgardo qui se trouve au château voisin de Wolf's Crag
se prépare au combat en duel avec Enrico mais Lucia, lui ayant été infidèle,
son seul désir est de mourir et de rejoindre ses ancêtres dans la tombe.
Il se porte, de nuit, près du tombeau des Ravenswood.
A l'aube, un groupe de personnes venant du château et regagnant le village évoque,
en passant à sa proximité,
la fin prochaine de Lucia... Edgardo les interpelle et apprend
que Lucia a perdu la raison et qu'elle l'appelle dans son délire.
Le glas sonne, Edgardo veut se précipiter vers Lucia
mais Raimondo, qui arrive, l'en empêche.
Lucia est morte. Edgardo, au comble du désespoir,
crie à Lucia qu'il la rejoint au Paradis et se poignarde à mort.